Tuesday, July 30, 2013

Colombie Britannique = Suisse x 25

En surface en tout cas, c'est à peu près ça. Autant dire que nous allons en faire du chemin ici. Marty nous a conseillé de passer par la Sea-to-Sky Highway, qui passe par Squamish puis Whistler. Très belle, surtout dans ses premiers kilomètres, au cours desquels elle longe les baies que forme la rivière Squamish lorsqu'elle vient se jeter dans l'océan, elle nous emmène à un bon rythme vers les montagnes qui ont servi de cadre aux épreuves de ski des Jeux Olympiques de 2010. Il y a quelques jours, le mécano qui nous avait servi de voiturier pendant que les motos étaient à Richmond nous racontait que ces fameux JO ont endetté la province pour un bon bout de temps, et que les habitants allaient payer encore longtemps l'organisation de ces jeux. Mais à Whistler, visiblement, le tourisme continue de ramener de l'argent dans les caisses. Lorsque nous y arrivons, l'endroit est très animé, avec notamment des concerts gratuits sur l'Olympic Plaza. Les groupes de rock locaux ont remplacé les cérémonies de remise de médaille sur la scène, et cela met de l'ambiance.


La rencontre du jour, c'est Mathieu, un français qui nous intercepte alors que nous quittons le restaurant en direction de nos motos. Il vient de se garer à côté de nous, a reconnu les plaques vaudoises, et en nous apercevant dans les rues du village, avec nos vestes et nos bottes, il nous aborde : "C'est vous les suisses?". Mathieu (ou Matthieu? Si tu nous lis, corrige si je me trompe) est en route depuis 3 ans. Originaire de Provence, il a décidé un jour de tout plaquer (copine, boulot, etc.) pour partir explorer le monde à moto. Pas de sponsor, pas de capital à la base, si ce n'est une petite enveloppe de ses parents, mais qui ne lui a pas permis d'aller bien loin, il voyage au rythme des petits boulots qu'il trouve en route. A vivre tout seul sur sa moto, on apprend vite à la connaître, et à connaître la mécanique en général, alors Mathieu roule tant qu'il le peut, et propose par exemple ses services dans un garage local quand il commence à arriver au bout de ses finances. Il nous raconte que depuis qu'il est ici, il n'arrête pas de croiser des motards qui vont claquer en un mois ce qu'il a dépensé en trois ans, à force de trouver un endroit où camper gratuitement, d'être invité chez les gens qu'il rencontre au cours de sa route, et d'entretenir sa moto tout seul. Nous n'osons pas lui dire sur le coup, mais je pense bien qu'il l'a compris, que nous sommes un peu de cette espèce-là nous aussi, mais le courant passe quand même. Il faut dire qu'il a beaucoup d'aventures à raconter, après avoir traversé des pays comme l'Iran, avoir été expulsé d'Australie, ou s'être retrouvé coincé dans les douanes en Malaisie avant qu'on ne le renvoie temporairement vers Paris. Il est arrivé il y a quelques semaines au Canada, et il est déjà allé presque jusqu'à Tuktoyaktuk, au bout de la Dempster Highway, avant de revenir. Nos routes ne font que se croiser, puisqu'il se dirige vers la Patagonie, mais nous échangeons nos coordonnées pour essayer de se suivre mutuellement.

Nous avions averti le motel que nous serions là vers 21h, mais avec cette rencontre, nous arrivons alors que la nuit est déjà tombée, et que les coyotes rôdent déjà le long des routes. Le lendemain, après le petit déjeuner, nous nous mettons en route vers Kamloops. La route continue de traverser des forêts au fond de vallées profondes entre les montagnes : si les arbres n'étaient pas si hauts, on pourrait se croire en Suisse. Nous nous arrêtons d'ailleurs pour une petite pause au bord d'un lac, et prenons quelques photos.




Après quelques minutes, nous sommes rejoints par un autre couple de motards, puis quelques minutes après, c'est un groupe de 8 autres qui arrive aussi sur la petite aire au bord de l'eau. Rapidement, ils remarquent nos plaques, et la discussion s'engage. Un des couples est originaire d'Angleterre. Ils ont émigré au Canada et habitent Victoria, mais leur fille Katie était jeune fille au pair à Aubonne il y a quelques années, lorsqu'Aurore y travaillait aussi! Le monde est bien petit parfois. Pendant qu'ils sont en train de discuter, un autre couple m'explique qu'ils aimeraient faire la même chose que nous dans l'autre sens, c'est-à-dire venir faire un tour d'Europe. Ils me demandent quelques conseils, mais je ne peux pas les aider autant que j'aimerais : c'est que nous avons surtout étudié l'Amérique nous, pas tellement l'Europe. Mais nous leur conseillons tout de même l'Italie et la Croatie, après notre beau voyage de l'an dernier. Nous restons un moment ainsi à discuter au bord du lac, encore une belle rencontre. Nous reprenons finalement la route, faisons une nouvelle petite pause photo (voir ci-dessous), au cours de laquelle tout le petit groupe rencontré auparavant nous dépasse. Lorsque nous repartons, ils sont en train de nous attendre un peu plus loin. Ils nous emboîtent le pas, mais pas pour longtemps, puisque seulement quelques secondes plus tard, et pendant que nous roulons à environ 90 à l'heure, un insecte de type indéterminé parvient à passer par l'espace entre ma visière et le bas de mon casque (1 cm à tout casser, à hauteur de la bouche), en rebondissant sur le bas de ce petit espace pour m'atterrir directement dans l’œil. La douleur est vive, et je fais ce que je peux pour m'arrêter au bord de la route. Aurore me verse un peu d'eau dessus pour essayer de me soulager, mais cela n'aide pas tellement. Au final, j'en serai quitte pour 3 ou 4 bonnes crises de douleur et de larmes, et un œil rouge pendant quelques heures. 


Le temps que je m'en remette, c'est une guêpe qui vient s'écraser sur mon cou. Sonnée, elle me pique, à tout hasard, histoire de voir... Elle reçoit le sort qu'elle mérite, mais je dois de nouveau me mettre sur le côté de la route. Aurore, qui pour une fois roulait devant, doit faire demi-tour après une petite frayeur, du fait de ne m'avoir plus vu dans ses rétros. Malgré tout, c'est une bonne journée, entre la rencontre au bord du lac, et une nouvelle traversée d'espaces quasi-désertiques, auxquels nous ne nous serions jamais attendus en Colombie Britannique.




Nous arrivons finalement à Kamloops en milieu d'après-midi. Comme souvent avec ces villes le long de la route, elle ne présente pas particulièrement d'intérêt : ce n'est pas pour cela que nous sommes venus, de toute façon. Mais au moins, on y trouve des motels avec Wifi, ce qui nous permet de contacter nos parents sur Skype, et des restaurants, dont nous profitons avant les prochains jours, qui promettent des menus à base de nourriture déshydratée.

1 comment:

  1. Cher Franci, Nous sommes déjà le 2 août et nous pensons très fort à cette journée d'anniversaire pas comme les autres ! Happy birthday !
    Anne et Patrick

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