Friday, July 19, 2013

1 de passé, plus que 37 (et 5 provinces canadiennes)

Crescent City n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière entre la Californie et l'Oregon. En fin de matinée, le premier Etat est donc derrière nous, et nous entrons dans le second, toujours dans des régions de forêts.


Nous avançons en direction de Grants Pass, et l'une des premières bourgades que nous traversons s'appelle Cave Junction. A sa sortie, un panneau m'interpelle : "Great Cats World Park", illustré d'images de lions, tigres, et autres félins. Aurore ne l'a pas loupé non plus, et lorsque je lui propose d'y faire un tour, la réponse est évidemment oui (pour ceux qui ne la connaissent pas, elle adore les animaux). Au final, nous passons près d'une heure et demie à suivre les explications d'une jeune femme, qui nous fait passer de cage en cage devant ces superbes animaux, à seulement 2 ou 3 mètres d'eux. Le parc est en fait un centre qui s'occupe de promouvoir la cause de nombreuses espèces de félins en danger d'extinction (17 espèces présentes dans le parc, du petit chat sauvage au grand jaguar), et qui tente de faire en sorte de favoriser la reproduction, fût-ce en captivité, des animaux en leur possession. La jeune femme qui nous guide a un discours bien rôdé : on sent qu'elle doit le répéter une demi-douzaine de fois par jour au moins, mais il est efficace et énergique. Aurore prend une bonne dose de photos et de vidéos (une toute petite partie ci-dessous), même si la main n'est pas toujours sûre quand le lion commence à donner de la voix.






Après cette longue pause, nous allons nous acheter un picnic, et nous perdons un peu dans nos tentatives pour trouver un endroit où le manger. Il faut dire qu'ici, il n'y a pas vraiment d'aire de repos. Entre deux villages, il n'y a que la route, et quand nous trouvons un chemin au bord de celle-ci, c'est toujours l'entrée d'une propriété privée. Les rares petites zones de gravier au bord de la route permettant de s'arrêter sont toujours en plein soleil. Nous finissons par faire une pause pour discuter de la situation : il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est continuer. Je remets le contact, mets en route le moteur, et la moto cale. Je recommence, avec le même résultat. Pendant plusieurs minutes, rien à faire, si je ne garde pas un filet de gaz, la moto ne veut pas rester au ralenti. J'essaie même de rouler, mais dès que je relâche trop l'accélérateur, le moteur s'interrompt. C'est reparti, encore des problèmes. Je m'arrête au bord de la route, et je hurle un bon coup, histoire de relâcher un peu de tension. Je descends, je fais le tour de la moto, mais tout est en ordre du côté du câble d'embrayage, en tout cas d'apparence. Je remonte dessus, tente encore une fois le coup, et cette fois, elle démarre normalement. C'est à n'y rien comprendre. Il faudra vraiment les amener dans un garage, parce que ce genre de blagues dans l'Oregon, ça va, mais dans le Yukon...

A Grants Pass, nous trouvons enfin un petit parc public, avec quelques tables de picnic à l'ombre : il est près de 15h30. Nous engloutissons nos sandwichs tandis que je cherche sur le GPS et sur mon natel l'adresse de garages moto BMW et Triumph dans la région. Il se trouve qu'il y a un garage qui fait les deux à Medford, seulement quelques miles plus loin. Nous y arrivons 10 minutes trop tard : on est samedi, et il ferme à 16h30. Pas le temps d'attendre lundi ou mardi qu'il ouvre à nouveau, nous en trouverons bien plus loin, si les motos veulent bien ne pas faire d'histoires jusque-là.

Nous roulons encore, notre destination de ces 4 derniers jours s'approche : Crater Lake. Le soleil commence à descendre dans le ciel, et nous n'avons rien réservé pour ce soir. Nous nous arrêtons à Prospect, à 45 minutes de Crater Lake. Le village est plus ou moins désert : pas la moindre trace de vie au bar du coin, alors que le terrain de football de l'équipe du lycée local, juste en face, semble flambant neuf. Le contraste est étonnant, mais nous n'avons pas le temps de nous attarder tellement là-dessus, il faut trouver un endroit où dormir. Les derniers campings que nous avons passés avaient des pancartes annonçant complet. Le site des parcs nationaux avertissait qu'il valait mieux réserver, mais sans date d'arrivée et de départ précises, c'était impossible. Nous revenons au croisement de la route 62. De l'autre côté, le Crater Lake RV Park. Avec un nom comme ça, il doit aussi être plein, mais il n'y a pas de pancarte, alors nous tentons notre chance.

Personne n'est à la réception, mais une femme vient vite nous voir. Elle nous voit, avec nos 2 motos, et sent que nous sommes un peu en difficulté. Elle m'explique que normalement, ce site n'est fait que pour les RVs (Recreational Vehicles, un joli nom donné à ces véritables maisons sur roues que sont les camping-cars américains). Mais elle veut nous aider : il faut qu'elle voie avec le patron, mais comme elle le connait, elle pense qu'il nous trouvera un endroit. Et en effet, Jim, un vieil homme qui a certainement passé les 80 ans, arrive dans un genre de mix entre un tracteur et une voiturette électrique pour golfeur : il me dit de monter, et me fait faire le tour du propriétaire. Il m'indique un endroit entre deux RVs et une cabane, bien assez grand pour planter la tente et poser les deux motos. De retour à la réception, Sylvia, la dame qui nous a accueilli, nous invite à participer à la soirée hot dogs autour du feu de camp qui aura lieu un peu plus tard. Quelle chance!

Et ce n'est pas fini. A peine avons nous commencé à planter la tente, que le locataire de l'emplacement voisin nous offre deux bières. Nous finissons notre travail rapidement, et allons nous asseoir avec lui et sa femme, Ron et Karen. Il a bossé une bonne partie de sa vie chez Intel, à un poste à haut niveau de stress, ce qui lui a valu une crise cardiaque et un pontage coronarien. Du coup, il a changé de poste, mais toujours chez Intel. Moins de stress, mais il profite toujours des mêmes avantages, dont un droit à un congé de 3 mois payé tous les 7 ans, en plus de ses 5 semaines de vacances. Karen et lui en profitent pour visiter le pays en camping-car. La discussion se poursuit après que nous ayons rejoint les autres autour du feu de camp. Dennis, le mari de Sylvia, rencontrée plus tôt à la réception, nous apprend à faire des s'mores, et raconte ses aventures de la journée, sur le bateau sur lequel lui et un ami étaient partis à la pêche, dont le système électrique a pris feu. C'est un show à lui tout seul, tout le monde rit, et l'ambiance bon-enfant nous laisse penser que nous sommes vraiment tombés au bon endroit.



Le s'more : du marshmallow fondu entre deux morceaux de chocolat, le tout en sandwich entre deux crackers. Un truc léger, quoi.

4 comments:

  1. c'était 2 crackers au fromage??
    s'more...what's s'more? merci wiki ;-)
    oh le cake do-it-yourself de fou!
    attention de pas croquer les doigts en le mangeant!
    bon app'

    la_folle

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  2. Coucou à tous les 2 !!!
    Quels plaisirs de pouvoir suivre vos aventures et mésaventures ??????
    Que de belles rencontres
    De beaux paysages
    Nous voyageons chaque jours un peu avec vous 2
    Merci pour ce lien
    Bisous de la petite familly Rousseau de Rouans

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  3. C'est absolument génial de vous suivre ainsi, et un grand merci de nous donner tant d'images et de commentaires "live". Nous sommes bien en pensées avec vous, vous souhaitant le moins de bugs techniques avec vos motos, du beau temps... et beaucoup d'amour! Bises en grand nombre: Anne et Patrick

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  4. Malgré tous vos déboires , vous faites de merveilleuses rencontres et passez de bons moments et de bonnes soirées . Gros bisous a vous 2 . Maryse et Bernard

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