Saturday, July 6, 2013

Les rues de San Francisco

Le titre n'est pas original, mais vous allez comprendre... La journée de mercredi est la première avec les motos à disposition. Nous commençons à nous promener un peu le matin. Nous sommes dans le quartier des Twin Peaks, et nous en profitons pour aller admirer le point de vue depuis là-haut. Ces deux petites collines sont le point culminant de la ville et offrent un joli panorama.


Nous avons juste assez de temps pour nous poser un instant au Golden Gate Park, mais nous devons en bouger rapidement car nous sommes invités à un barbecue chez Virgilio, un ancien ami de Lausanne et du FC Rolle, venu s'installer depuis 3 ans à San Francisco. On est le 4 juillet, du coup tout le monde est plus ou moins en congé, et le beau temps aidant, nous finissons cette belle journée dans un parc de San Bruno. 

Avec tout ça, nous sommes déjà vendredi, nous n'avons pas encore eu le temps de faire les bons touristes, et il ne nous reste plus qu'un seul jour sur place avant de nous mettre en route. Pour nous rattraper, nous décidons d'aller nous balader du côté de Fisherman's Wharf, quartier très animé et plein de restaurants attrape-touristes. En route pour y aller, nous arrivons au croisement de Lombard Street. Il s'agirait de tourner à gauche, mais une portion de Lombard Street est très connue pour sa descente en virages, surnommée la route la plus tordue de la ville. 

Oui, c'est une photo Wikipedia, vous allez comprendre on vous a dit!



Nous commençons donc la montée qui mène en haut de cette jolie série de virages en descente. Mais nous ne sommes pas les seuls. Il y a de beaux bouchons sur la montée de Lombard Street, et je ne peux pas vraiment passer devant tout le monde : d'une part, ce ne serait pas très correct, mais surtout, la pente est telle que si je devais me rabattre rapidement parce qu'une voiture arrive en face, la manœuvre serait très compliquée. Il faut dire en plus que pour éviter d'avoir trop de difficultés à nous garer, nous sommes tous les deux sur ma moto. Les démarrages en côte se font de plus en plus difficiles, je commence à avoir du mal à les réussir, et après une quinzaine de minutes, la moto ne réagit plus normalement. L'embrayage ne se fait plus correctement, je le lâche complètement et j'accélère, mais la courroie ne semble plus que patiner. La moto avance très péniblement dans les tous derniers mètres de la montée, où la pente est nettement moins forte. Rien à faire, l'embrayage est foutu.

Nous nous arrêtons au sommet, les virage sont juste de l'autre côté du croisement, mais il n'est plus question d'aller s'y amuser. Nous descendons et vérifions le câble : il se déplace normalement quand j'actionne le levier. J'attends quelques minutes pour voir si ce n'est qu'un problème de surchauffe, mais rien n'y fait. A environ 3000 tours/min, on sent que cela patine un peu moins, et la moto se met péniblement en marche, mais si je n'accélère pas assez, elle cale immédiatement, si j'accélère trop, le moteur tourne dans le vide. Les rues de San Francisco ont eu raison de mon embrayage...

Nous nous résolvons à appeler le garage Triumph de la ville, Munroe Motors. Ils me disent d'amener la moto, qu'ils feront leur possible pour la regarder dès aujourd'hui, au vu de notre situation, mais qu'ils ne peuvent rien garantir, car leur calendrier est bien rempli. Nous nous y rendons clopin-clopant, arrivant au mieux à du 40 km/h en 3ème. Dès notre arrivée, Shannon jette un oeil. Il s'aperçoit que le câble d'embrayage est très tendu, et le desserre un peu. Il tente alors de démarrer, mais la moto cale à moins de garder les gaz en permanence, pas très pratique. Les autres idées qui lui viennent n'ont pas plus de succès. Nous devons donc lui laisser la moto, et espérer qu'il trouve une solution. Il n'y a plus qu'à démonter les valises, reprendre quelques affaires, et rentrer à la maison en métro, la queue entre les jambes. 

De retour à l'appartement, alors même que nous sommes en train de transférer les affaires sur la moto d'Aurore, le téléphone sonne : la moto est réparée. Je demande ce que c'était, et Dave, le chef d'atelier, me dit qu'ils n'en sont pas 100% sûrs. Voilà qui est rassurant pour la suite du voyage... "On pense que le plus probable, c'est que le fait que tu ais mis de l'essence américaine, dans laquelle on mélange souvent avec de l'éthanol, et l'air pollué, aient fait tourner le tout bizarrement. En tout cas, ça va mieux maintenant."

Nous allons la récupérer, et repartons allégés d'une 60aine de dollars, mais très reconnaissants du fait que la moto soit à nouveau prête à rouler. En tout cas, plus de forçage de l'embrayage dans des côtes pareilles, c'est sûr!

Il est près de 16h, et avec tous ces rebondissements, nous n'avons même pas eu le temps de manger. Cette fois, nous optons pour la sécurité, et allons poser les motos dans le quartier très plat (topographiquement parlant) de Fisherman's Wharf, au bord de la mer. Nous engloutissons un petit sandwich et une salade, et décidons de nous promener un peu à pied presque jusqu'au Golden Gate.





Les émotions et la marche nous ont épuisés : nous avions prévu d'aller manger dans un restaurant birman. Un ami de Virgilio, qui a séjourné 2 ans à Grenoble, et même joué pour leur équipe de hockey, nous l'avait conseillé hier, mais il y a 1h15 d'attente avant d'avoir une table, et nous préférons rentrer nous reposer pour le départ de demain.

3 comments:

  1. En 4 jours, il nous est donc arrivé au moins 3 trucs qui méritaient d'être racontés, entre l'arrivée, la livraison compliquée des motos, et notre première panne. Je n'avais pas prévu d'écrire autant et aussi souvent, mais voilà. Je vous jure que c'est tout véridique, ce n'est pas piqué d'un film de Pierre Richard... J'espère quand même que la suite sera un peu plus tranquille :-)

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  2. Ça m'aurait étonné que le voyage de mon ami Franci se passe sans merdes ! Autant toutes les faire au début...

    Même si une panne de moto au midi solaire en plein milieu de la Vallée de la Mort aurait fait un poste "d'enfer" sur ton blog, espérons qu'à partir de maintenant, le nouveau monde ne te réserve plus que de bonnes surprises !

    Thierry

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  3. En tant que Pierre Richard en chef, je compatis !

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