Monday, July 22, 2013

Mount St Helens

Nous essayons de rattraper un jour de retard que nous avons pris, et la grosse journée d'hier (436 km) nous permet de visiter le Mont St Helens aujourd'hui le long de la route, au lieu de camper sur place avant de repartir le lendemain. La route depuis Hood River début le long de la rivière Columbia. Jef et Flynn, à San Francisco, nous avaient conseillé de nous arrêter à Portland, la "ville la plus verte des USA", et aussi celle ayant d'après eux le plus grand nombre de magasins de donuts et de strip-clubs en Amérique du Nord. Malgré cette description fort intéressante, nous poursuivons notre chemin sans nous y arrêter, pour garder notre bonne moyenne. Nous tournons donc une nouvelle fois vers le Nord, et entrons dans le troisième état depuis notre arrivée, l'état de Washington, le dernier avant le Canada.

Nous arrivons au Mont St Helens en milieu d'après-midi. Il faut dire que la route, sinueuse et collant au relief de la vallée de la Toutle River, est belle et longue : 80 km depuis l'Interstate Portland-Seattle, dont les 60 derniers mènent à l'observatoire de Johnston Ridge, tout au bout d'un cul-de-sac. Avant cela, nous faisons une petite pause aux deux centres pour visiteurs, qui offrent des informations sur la culture locale, mais bien sûr aussi sur la géologie et la volcanologie, en particulier en ce qui concerne le Mont St Helens. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le Mont St Helens est un volcan en activité, qui, au terme d'une série d'évènements sismiques, entra en éruption le 18 mai 1980. L'éruption fut la plus grande jamais enregistrée aux USA, et généra un glissement de terrain gigantesque. Le sommet de la montagne passa en quelques instants de 2950 mètres, à 2449, et les coulées de boue et de roche rasèrent tout sur leur passage sur 60 km2.

 
L'observatoire, nommé en l'honneur de David Johnston, évoqué dans cette vidéo, a été construit à l'endroit auquel on pense que son campement se trouvait le jour de l'éruption. Nous passons un moment sur place à écouter différents intervenants sur les évènements de 1980, et sur l'évolution de la montagne depuis. En effet, au centre du cratère formé depuis cette époque, un nouveau petit dôme se forme, et grossit régulièrement.

Depuis le Forest Learning Center.

Depuis Johnston Ridge : la partie un peu bombée, au centre de la couronne, est en constante évolution.
Après une longue pause à Johnston Ridge, nous redescendons et faisons encore un peu de chemin jusqu'à Centralia. Le motel que nous avons réservé est en bordure d'autoroute, mais la chambre est très confortable, et nous donne l'occasion de nous reposer un peu. Seul souci : mon téléphone portable a disparu. Nous retournons toutes nos affaires, pas moyen de le retrouver. La dernière fois que nous l'avons vu, c'est quand Aurore me l'a donné au Forest Learning Center, après en avoir rechargé la batterie sur sa moto.

Le lendemain, j'appelle le centre, ainsi que l'observatoire, mais personne ne l'a retrouvé. Nous avons le temps de faire un aller-retour, car il n'y a qu'une grosse heure de route pour Seattle, notre prochain arrêt. Deux heures et demie aller-retour jusqu'à l'observatoire, mais on ne sait jamais. Nous arrivons au parking du Forest Center, là où nous nous souvenons nous l'être passé, mais il n'est pas là. Je vais marcher le long de la route un peu après, pour voir s'il serait tombé, mais sans succès non plus. Aurore est à court d'essence, je commence donc la route pour l'observatoire tout seul, mais après seulement quelques centaines de mètres, je vois quelque chose au milieu de la route. Ca pourrait bien être un téléphone. Je fais demi-tour et je m'arrête là où j'ai vu l'objet. C'est bien ça : le téléphone est là, la coque arrière en moins, écran face au goudron. Des dizaines de 4x4 ont dû rouler dessus. La coque et l'étui de protection sont à quelques mètres. J'ai dû le poser sur la moto sans réfléchir, et ne pas y faire attention en repartant : du grand art...


Je retourne voir Aurore, qui du coup n'a pas eu à m'attendre bien longtemps. Étonnamment, je suis assez content, ne serait-ce que parce qu'au moins nous ne sommes pas venus complètement pour rien : la carte SIM est récupérable. Sur le chemin, nous nous arrêtons dans un petit restaurant sympa au bord de la rivière Toutle, et la journée est somme toute assez agréable. De retour à Centralia, nous allons voir dans un magasin d'électronique que j'ai remarqué la veille, parce que l'affiche sur la devanture annonçait "Réparation de téléphones portables". C'était avant même de remarquer que je n'avais plus le mien, mais je m'étais dit qu'on pourrait y passer pour demander de l'aide pour mon oreillette, dont les fils s'étaient dessoudés, nous empêchant de communiquer de moto à moto depuis plusieurs jours. Je ne me doutais pas que j'aurais une deuxième raison d'aller le voir.

Rien à faire pour le téléphone si ce n'est en racheter un neuf, évidemment. Le vendeur me conseille d'aller en acheter un prépayé de chez AT&T, me disant qu'il s'occupera de le débloquer ensuite pour que je puisse utiliser ma carte T-Mobil. A mon retour, il a déjà ressoudé les fils de mon oreillette, et elle marche à nouveau parfaitement. Il ne me demande pas le moindre sou pour cela, juste 25$ pour débloquer le téléphone. Avec les 200 et quelques dépensés pour l'acheter, c'est quand même une belle dépense imprévue, mais pas moyen de faire autrement. Il doit recevoir le code par mail, mais celui-ci tarde à arriver, et nous voulons prendre la route pour Seattle. Il me fera suivre le message.

Nous passons sans encombre le pont sur la rivière Skagit, contrairement à un camion il y a quelques semaines (un précurseur du bus de la Orica-Greenedge, pour ceux qui ont suivi le Tour de France). Le pont est déjà réparé, à peine plus d'un mois après qu'une partie soit tombée à l'eau. L'arrivée à Seattle est très belle. Nous arrivons depuis le sud, et notre chambre pour la nuit est au nord de la ville, ce qui nous fait traverser le centre ville et ses grands buildings dans la lumière du soleil couchant : très joli, mais malheureusement pas possible de s'arrêter en plein trafic pour prendre une photo.

Nous sommes accueillis par Bob et Christi, qui habitent ensemble dans une maison pleine de petits objets étonnants posés dans tous les coins. Bob est artiste, il donne des concerts, écrit de la musique, fait des enregistrements pour des audiobooks. Il nous donne quelques conseils pour les restaurants, mais le grec qu'il nous suggère est malheureusement fermé. Nous arrivons au "Gainsbourg", pour un steak-frites délicieux, au vin rouge français, avec frites maison. De la cuisine simple de brasserie française, mais vraiment très bien faite, ce qui nous satisfait pleinement. Cette journée a encore été riche en évènements, et nous rentrons fatigués pour trouver notre lit déjà occupé.

Castor et Pollux, les chats de Bob.

3 comments:

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  2. Bien porté ton finish, le Tombstone Motordriver !

    Smartphone survival series (Hell in a Cell-Phone) :
    Franci 2-3 Cédric

    Un match de titans, ya la ceinture au bout !

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  3. La ville de Washington ne se trouve pas dans l'état de Washington ^^
    et voilà comment pendant un moment j'ai cru que vous aviez trouvé la machine à traverser l'Amérique...
    jamais 2 sans 3 Franci, n'oublie pas et fais attention!

    la_folle

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