Wednesday, July 17, 2013

Les imprévus, ça continue...

Le premier imprévu, depuis notre départ de la veille, c'est la couverture réseau l'absence de couverture réseau. Pas moyen de passer un coup de fil, ni d'accéder à internet depuis que nous avons quitté San Francisco. Du coup, pas moyen de réserver le moindre hôtel ou AirBnb. Heureusement qu'il y a les campings d'état comme le Van Damme, auquel nous avons trouvé de la place. Par contre, pas de wifi dans ces endroits, évidemment. Nous sommes donc un peu isolés, ce qui était prévu, mais pas vraiment pour si tôt.

Pour nous remettre du froid de la veille (quel dommage, s'il avait fait beau, la route aurait certainement été extraordinaire, au lieu de ça, misère), nous décidons d'aller petit-déjeuner au chaud, dans une pâtisserie de Mendocino. Nous évitons au passage le cybercafé du coin, visiblement un repaire de clochards et de mendiants. Le nombre de gens de ce type, sans aucune perspective, souvent de vieux bonhommes à la longue barbe, vêtus de vieux habits militaires et accompagnés d'un chien, nous a frappés depuis que nous sommes arrivés, encore plus dans de petits villages comme celui-ci. Est-ce le résultat de la crise ou simplement une particularité de cette région?

Nous rencontrons à la pâtisserie l'un des anciens du village. Il nous voit dans notre attirail, et l'absence de table libre aidant, nous l'invitons à partager la nôtre. Il nous raconte qu'il n'y a que peu de locaux ici, et au contraire beaucoup de touristes venus échapper à la chaleur de l'été à l'intérieur des terres. Il connaît tout le monde au village, et notamment un écossais, à la table voisine. Il nous le présente comme l'un des meilleurs fabricants de violons du pays, et nous discutons un moment de l'Ecosse, puisque je connais un peu.

Encore une fois, cette pause agréable et sympathique (c'est finalement aussi un des buts de ce voyage, et donc une chose positive), nous a un peu mis en retard. Le froid et le brouillard ne nous ont pas tellement encouragés à retourner en selle très vite non plus, il faut avouer. Mais la route, un peu après Fort Bragg, s'éloigne un peu de la côte. On n'est probablement pas à plus de 2 km à vol d'oiseau de l'océan, et le brouillard disparaît déjà! Étonnant microclimat, déjà observé à San Francisco. Enfin un peu de chaleur. Nous roulons plus volontiers, et regagnons un peu du temps perdu. En route, un panneau annonce le Drive-Thru Tree Park. Attraction à touristes, en attendant les forêts de séquoias géants, nous en profitons pour faire une petite pause.



Après quelques kilomètres l'autoroute va nous mener à l'entrée de l'Avenue of the Giants, une route d'une 50aine de kilomètres à travers une forêt de ces arbres gigantesques. Sur la dernière montée avant la sortie, Aurore m'appelle dans l'oreillette. La moto, qui commençait à avoir du mal au niveau de la reprise, commence à ne plus aller du tout. L'embrayage glisse, comme il l'avait fait sur la mienne il y a quelques jours. Aurore est de plus en plus loin dans les rétros, elle ne doit pas être à plus de 40 km/h, cela devient dangereux. Elle se met sur la bande d'arrêt d'urgence, et la moto a le bon goût de venir mourir à 10 mètres d'une borne d'appel d'urgence. Dans cette région sans réseau mobile, c'est une aubaine.

J'essaie de regarder ce que je peux faire. Comme sur la mienne il y a tout juste une semaine, le câble d'embrayage paraît très tendu. Je tente de le régler, mais il est déjà à fond. C'est incroyable, mais il semble avoir raccourci, il ne permet tout simplement plus aux vitesses de s'enclencher. Rien à faire, à moins de tout démonter, et avec nos outils, pas question de le faire. Nous appelons depuis le téléphone d'urgence, et après quelques échanges avec notre assurance, une dépanneuse arrive. Faire monter la moto dessus n'est pas opération très rassurante, puisque c'est la rampe, et non la moto, qui se déplace, ça fait bizarre!


Nous arrivons à un garage local, à Redway. Le garage est rempli de Harleys et autres motos custom, mais le mécano s'y connaît un peu en BMW, d'après le dépanneur. Il est presque l'heure de fermer, mais voyant que nous sommes en voyage, le mécanicien n'hésite même pas, il veut nous aider. Il est très sympa, prend le temps de discuter avec nous des options, de ce qu'il faut faire : s'il n'y avait le fait que le voyage est mis en pause, nous passons un très bon moment! Ce qui est sûr c'est que comme nous, il ne croît pas à la théorie de l'essence, qu'avait évoquée l'autre jour le garage de San Francisco. Le câble est effectivement très tendu, mais pas moyen de donner du mou, il est à fond. Pour finir, nous décidons de démonter la boîte de vitesse, pour voir s'il y aurait un problème à l'intérieur.




Rien à signaler, tout est en ordre. Le mécano propose alors d'enlever un des boulons qui permet de régler la position du câble d'embrayage, afin de lui donner un tout petit peu de longueur en plus, l'épaisseur du boulon, justement. Nous allons tester, et ça marche. La moto embraye bien, et même en montant un peu dans les tours, ça suit parfaitement. Reste le mystère de comment le câble à pu se raccourcir ainsi... Nous lui proposons de lui payer l'heure et demie qu'il a passée avec nous à essayer de résoudre ce problème, mais il insiste à dire qu'il n'a rien fait et qu'il était content de nous aider dans notre voyage, qu'il ne veut pas que nous lui donnions quoi que ce soit. Il nous conseille de prendre rendez-vous à Seattle, le plus grand garage BMW des Etats-Unis, pour quand nous y serons. Nous le ferons, c'est sûr : pas question d'aller jusqu'en Alaska avec des motos dans lesquelles nous n'avons pas confiance.

La journée est déjà terminée, nous décidons de profiter de l'endroit à fond en allant camper dans les séquoias, les fameux redwoods, à Garberville. L'occasion de faire quelques photos et de faire un peu le point sur ces premiers 10 jours de voyage.




1 comment:

  1. Ce doit être très impressionnant ces arbres dont on dirait qu'ils viennent d'une autre planete . Bisous . Maruse et Bernard

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