Tuesday, August 20, 2013

The big one

Dimanche 11 août

Nous prenons congé de nos hôtes Kelly et David, en espérant que leur première expérience d'hébergement leur ait convenu. Il pleut encore ce matin, et les trois heures et demie de route s'annoncent longues. La pluie tombe régulièrement, et les occasions de faire des pauses pour se réchauffer avec une tasse de thé ne sont pas fréquentes. Entre Anchorage et le parc Denali, la plupart des cafés et restaurants notés sur les carnets de route du Milepost (la bible des voyageurs en Alaska) semblent avoir fermé ces dernières années. Nous nous arrêtons vers 14h pour prendre de l'essence et demandons s'il y a un endroit dans le coin pour déjeuner, à part le Subway à côté de la station. "Rien sur les 90 prochains miles, vous feriez mieux de manger ici".

Un peu déçus, nous allons tout de même nous restaurer, et surtout nous réchauffer. Après quelques minutes, nos vestes posées sur les dossiers des tabourets du Subway ont formé de petites mares au sol. Même mes gants, en Gore-Tex, sont trempés, car ils étaient refermés par dessus les manches de la veste. Au moins, il y a des sandwichs chauds et de la soupe, et nous reprenons un peu d'énergie. La pluie complique un peu tout à moto. Une fois les vêtements mouillés, le vent refroidit beaucoup plus, et on a tendance à se crisper : la nuque, le dos, les bras, les mains, après un certain temps, tout commence à faire un peu mal. A chaque pause, reprendre la route est plus long : il y a des couches en plus à rajouter, il faut s'assurer que chaque petit bout de peau est protégé.

Nous arrivons finalement à Cantwell, à 40 kilomètres au sud de l'entrée du parc, où la Parks Highway, que nous suivons depuis ce matin, croise la Denali Highway, qui traverse le centre de l'Alaska d'Est en Ouest. Nous y trouvons une petite cabane en bois, dans un camping, avec électricité et chauffage, pour un prix très raisonnable. Avec la météo incertaine, et la journée que nous venons de passer, c'est exactement ce qu'il nous faut. Il y a un café et un petit magasin au croisement des deux routes, et nous allons de nouveau nous réchauffer et manger un morceau avant d'aller nous coucher.

Nous avons deux jours pour explorer le parc. Celui-ci ne comporte qu'une seule route, qui s'enfonce dans la nature sur près de 150 km, dont les 25 premiers sont ouverts à la circulation, alors que la suite n'est accessible que par autocar, dans lesquels il faut réserver sa place. Nous décidons de prendre notre temps le premier jour, et arrivons vers midi. Nous commençons par réserver nos places pour le tour en bus du lendemain, puis partons pour une petite marche d'une heure jusqu'au Sled Dog Kennel, où les rangers gardent les chiens de traîneau. Ceux-ci sont le seul moyen de transport des rangers pour patrouiller la zone en hiver, quand les véhicules motorisés sont interdits dans tout le parc. La démonstration se termine de façon un peu chaotique, car deux des chiens se mettent à se bagarrer lors des derniers mètres du parcours.


De retour au centre d'informations, nous remontons sur la moto pour aller explorer la première partie du parc. Après quelques minutes, un attroupement au bord de la route nous indique que nous avons eu de la chance. Normalement, il n'y a que peu d'animaux dans cette première portion, où la circulation est plus importante, mais cela n'a pas l'air de déranger cet élan, qui rumine tranquillement à une vingtaine de mètres de la route.


Après plusieurs minutes passées à admirer tranquillement l'animal, qui a tout l'air de vouloir rester là encore un moment à profiter de la fin de journée, nous nous remettons en selle, et nous trouvons rapidement dans les grands espaces.



Le lendemain, nous arrivons au parc en milieu de matinée pour prendre le bus. Départ à 11 heures pour huit heures de trajet, jusqu'au centre Eielson, à 110 kilomètres de l'entrée du parc. Le chauffeur a la soixantaine, et il vient chaque été depuis 4 ans pour conduire ces bus depuis le Kentucky. Pendant une bonne partie du trajet, il nous raconte ce qu'il sait de l'histoire du parc, de la végétation, des animaux, et du Mont McKinley, l'attraction première du parc. Les pauses sont très courtes : deux arrêts de 10 minutes à l'aller comme au retour, ainsi qu'une pause de 30 minutes une fois arrivés au centre Eielson. Dommage, mais c'est vrai qu'une bonne partie du plaisir est de rouler sur ces routes en gravier, en admirant le paysage, ou en scrutant les alentours dans l'espoir de voir un ours ou un caribou. A chaque fois que quelqu'un en voit un, il doit crier au chauffeur de s'arrêter, pour permettre à tous d'observer tranquillement et de prendre quelques photos.




Depuis le Eielson Centre, le Mont McKinley apparaît tout entier. Nous avons beaucoup de chance, car un graphique avertit qu'en moyenne, sur les 10 dernières années, la montagne n'est visible que 3 jours au mois d'août! Nous profitons un moment de la vue, avant que l'on nous appelle pour remonter dans le bus. Quel dommage de devoir repartir si vite : la prochaine fois, nous camperons dans le parc pour avoir plus de temps!



PS : Explication du titre : Denali veut dire "The big one" en athabascan.

1 comment:

  1. Plus de nouvelles ?... Rassurez nous, vous n'avez pas été dévorés par les nounours hein ?...
    Puceron

    ReplyDelete