Et du coup je me suis décidé. La vieille Ford Fiesta (13 ans et 150′000 km quand même, c’est pas mal pour une essence..) arrivait à un tournant : soit il fallait la faire passer en plaques suisses, avec tous les frais associés, soit il fallait la vendre. Et acheter autre chose. Je commence à regarder les occasions pour des motos qui me plaisent, le rêve BMW a vite laissé la place à quelque chose de plus abordable, mais qui tiendra la route quand même. Je cherche aussi des écoles de conduite pour passer le permis. J’appelle un après-midi pour prendre contact et dire que je voudrais suivre les 12 heures de formation obligatoires avant de passer le permis. Le gars à l’autre bout de la ligne, qui s’appelle Claudy, me dit : “J’ai un créneau de libre demain matin pour ta première heure.” Heureusement j’avais déjà le permis provisoire, sinon j’aurais eu l’air malin.
J’arrive le lendemain matin, 7h45, encore à moitié endormi mais en même temps excité à l’idée de commencer. “T’as déjà fait de la moto?” “Non, 7 ans de scooter, c’est tout.” “T’as jamais passé de vitesses alors?” “Ben, non.” “Alors viens, tu vas monter sur la 125, mais d’abord on va te chercher du matériel.”
Ben oui, faut dire que toutes mes affaires étaient en France. Je pensais pas avoir un rendez-vous le lendemain matin à huit heures, il faut dire. Veste avec un superbe gilet jaune fluo et casque Jet sans visière tout blanc, gants en bon état à défaut de sembler neufs. Je monte sur la moto, et en trois minutes, il m’a tout dit. “Ca c’est l’embrayage, ca c’est le sélecteur de vitesse, ca c’est le frein avant, ca le frein arrière, ici le clignotant. T’as compris?” “Euh, oui..” “Ok, alors passe la première”. La moto est toujours sur sa béquille centrale, moi dessus, et lui appuie sur l’avant pour décoller la roue arrière. “Tu vois, ca tourne!” “Ben oui.” “Ok, passe les autre vitesses.” Je monte jusqu’en cinquième puis je redescends au point mort. “Ok, on y va alors!”
Et on part dans le trafic matinal parmi les voitures pressées d’arriver au boulot. 5 km et 10 minutes plus tard, on arrive sur le parking, et on commence quelques exercices. La planche, l’équilibre à basse vitesse, le freinage. “Ok, tu te débrouilles, on va passer à la 500. Tu verras, c’est pareil en plus lourd, c’est tout.” Mêmes exercices, et au bout de 20 minutes il me dit : “Ok, tu sais tout, va te balader sur les routes de campagne 2-3 bornes et reviens! Fais gaffe dans les virages, freine avant et accélère à la sortie quand même.” Le premier vrai conseil depuis le début. J’y vais, et sur les premières centaines de mètres c’est génial, sentiment de liberté tout ca. Après je sais plus trop, parce qu’un paysan est en train de passer du fertilisant sur son champ à côté de la route et que je m’en prends plein la tête – fertilisant ou pesticide, c’est quoi le mieux?
Je reviens au parking et il me voit les yeux à moitié fermés : “Ca va?” “Génial!” On rentre à l’auto école et il doit avoir du boulot parce qu’il me dit “Bon, il reste 20 minutes, tu peux aller te balader.” Et j’en profite. Voilà, c’est comme ca que j’ai appris la moto.
Avec ce Monsieur
et ces deux motos
Edit : Quand je dis premier vrai conseil, faut préciser : Claudy a été très sympa tout le long et il a juste pas eu énormément de conseils à me donner parce qu'avec les années de scooter, les choses me sont venues assez naturellement et j'en avais pas tant besoin. Avec d'autres il a pris nettement plus de temps pour les aider et je pense que c'est un très bon moniteur, sympa et qui sait donner les bons conseils en fonction de la progression de l'élève. (Tout ca pour dire que je voulais pas le casser, au contraire).
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